Projet de recherche B2/191/P1/COFFEEBRIDGE (Action de recherche B2)
Le café est une importante culture de rente dans le Sud et un important produit commercial mondial. Ce projet intègre l'expertise de diverses disciplines, valorise les connaissances et fournit des conseils scientifiquement fondés pour la relance de la production durable de café Robusta dans le Tshopo (RD Congo), pour la préservation de la diversité du Robusta et pour le développement d'une économie locale et durable. Nous contribuons à la préservation et valorisation de la diversité du café et renforçons les compétences dans l'agriculture et l'alimentation.
Le projet a cinq objectifs:
1) évaluation de la chaîne locale du café, de ses dimensions sociologiques et de sa pertinence économique.
2) évaluer les ressources génétiques de Robusta en RDC pour la culture en vue de leur valorisation à travers des évaluations génétiques, phénotypiques, chimiques et organoleptiques. Cela caractérise une diversité de café potentiellement intéressante.
3) évaluation du système de culture existant et proposition de leur optimisation en analysant les macro et micronutriments dans les feuilles de différentes lignées génétiques. Il en résulte des recommandations pour améliorer les pratiques culturales et définir une culture durable et rentable, comme pierre angulaire du bien-être des communautés locales.
4) récupération des connaissances sur le Robusta dans les archives et la littérature grise.
5) intégrer les résultats pour formuler des conseils politiques et créer un instrument pour la réhabilitation du café dans la province de Tshopo.
Chaque objectif a des méthodologies spécifiques:
La recherche socio-économique recueille des données selon les méthodes sociologiques rurales. Cela comprend un protocole de recherche culturellement sensible, l'identification des répondants experts et la réalisation d'entretiens approfondis. Des assistants congolais font les entretiens et décodent les données. Celles-ci sont organisées, traitées et analysées. La valeur économique est évaluée à l'aide d'une méthode (VCA4D) développée dans le cadre de la DG Coopération internationale et développement de l'UE qui a déjà été utilisée avec succès dans plusieurs pays. De plus, les grains de café vert sont évalués pour comparer la qualité du café à fin d’estimer le prix sur le marché international.
Les analyses chimiques, génétiques, organoleptiques et pédologiques dépendent d'une documentation et d'un échantillonnage concis. Chaque échantillon est lié à une plante individuelle. Une identification universelle unique est attribuée à chaque individu. Les descriptions suivent le manuel des descripteurs du café (IPGRI 1996).
Les empreintes chimiques, les analyses de sol et le génotypage utilisent des échantillons provenant de feuilles matures mais non vieillies des mêmes individus, ce qui permet d'intégrer l'échantillonnage et les résultats. Les grains de café pour les analyses organoleptiques et chimiques sont échantillonnés sur les mêmes arbres et la documentation suit le même schéma. Les échantillons de sol sont liés à l'ID de l'emplacement et aux arbres échantillonnés. Cela permet d'intégrer (p.e. l'analyse de corrélation) et de partager facilement les données. Les différentes analyses sont effectuées dans les laboratoires des partenaires. L'évaluation organoleptique est effectuée par Raf Vandenbruel, un Q-grader.
L'agroécologie et la fertilité des sols sont évaluées pour caractériser et évaluer les plantations de café actuels, les jardins familiaux et les anciennes plantations.
L'utilisation locale et la préférence des arbres d'ombrage et des PFNL inventoriés sont évaluées par des entretiens au niveau des ménages et in situ. Une analyse des sols est effectuée sur les parcelles ci-dessus (environ 100 emplacements) et des échantillons de feuilles de 500 caféiers sont systématiquement collectés. Les échantillons de feuilles sont évalués pour la plupart des macro et micronutriments par ICP-MS et pour C et N par brûlage à sec dans une analyse CN (n-500). Un essai est en cours de mise en place pour évaluer l'impact des arbres d'ombrage les plus prometteuses sur les Robusta les plus prometteuses. Des parcelles sont construites pour évaluer l'impact des différences d'ombre, d'arbre d'ombrage, de café et de fertilisation sur la productivité. La densité, la croissance et la productivité sont évaluées annuellement.
L'étude des sources historiques combine de multiples perspectives méthodologiques, telles que la prospection d'archives et la littérature contemporaine et l'analyse des réseaux. En outre, numérisation et présentation en ligne des rapports de recherche et des publications.
Un outil scientifique intègre les résultats de ce projet pour évaluer les effets des différentes utilisations des terres - et les changements attendus - sur la biodiversité, le stockage du carbone, la valeur locale et les revenus. L'outil FALLOW développé par l'ICRAF est testé dans le contexte de la RDC. Une attention particulière est accordée aux différents scénarios de développement du café, à la fois en matière de partage des terres et de conservation des terres. Les considérations des différents systèmes de culture sont analysées et rapportées.
Le projet contribue à la connaissance et conservation des sources génétiques de Robusta, à la restauration de la culture du café dans le Tshopo en étudiant le système de culture et les paramètres socio-économiques. Il contribue indirectement aux ODD des Nations Unies et à la culture mondiale du café.