Projet de recherche B2/233/P2/Be-MUSIC (Action de recherche B2)
Les collections d'instruments de musique conservée au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) et au Musée des Instruments de Musiques (MRAH-MIM) sont d'une valeur exceptionnelle, reconnues pour leur histoire, leur diversité, leur qualité et leur quantité. Le MRAC conserve 9110 instruments provenant principalement d'Afrique centrale, mais aussi des Amériques et de l'Océanie. Le MRAH-MIM possède 11.400 instruments provenant de tous les continents et datant du 19ème siècle. La fusion virtuelle des deux collections sur une nouvelle plateforme numérique plurivocale mettra en lumière ce patrimoine national exceptionnel, augmentera son potentiel de valorisation et garantira sa durabilité. Elle présentera les deux ESF comme un centre d'excellence commun pour l'étude des instruments de musique.
A l’heure actuelle, les informations disponibles dans les deux collections sont de nature très diverse (métadonnées, thésaurus, photographies, matériel audio) et sont produites dans de nombreux formats, selon différentes normes et dans différentes langues. Le projet regroupera cette quantité massive d'informations dans un portail de recherche moderne et hautement dynamique, augmentant ainsi l'accessibilité aux sources disponibles. Le portail sera relié à des campagnes de crowdsourcing visant à collecter des connaissances supplémentaires précieuses sur les instruments de musique et les traditions musicales. Les droits de propriété intellectuelle feront l'objet d'une recherche et d'une autorisation le cas échéant. Les objectifs spécifiques du projet sont orientés autour de l'exploitation et la valorisation scientifiques, en mettant à jour et en complétant les (méta)données, le thésaurus et les normes d'échange existants, c’est-à-dire en en facilitant la recherche, l'accès, l'interopérabilité et la réutilisation de la collection et de ses (méta)données.
Depuis quelques années, l'accès en ligne d’une partie des collections et archives musicologiques a été rendu possible grâce à divers projets de numérisation et de valorisation (DEKKMMA, CARMENTIS, MIMO, Europeana). Les objectifs de ces projets ont été clairement atteints, mais le virage numérique pris ne garantit pas une accessibilité appropriée et une exploitation complète du potentiel des patrimoines musicaux. Avec un total de plus de 20 000 instruments de musique, plus de 37 000 enregistrements audios, plus de 8 000 photos de terrain, 3 000 heures de films, et de nombreuses notes de terrain et documents d'archives, ces patrimoines demandent des capacités de recherche alternatives et améliorées pour relier les ensembles de données et améliorer leurs qualités.
Pour ce faire, nous allons premièrement, harmoniser les données existantes en faisant correspondre les thésaurus de noms d'objets des deux institutions, et en comparant, échangeant et adaptant les ensembles de données existants concernant les acteurs (fabricants, musiciens, collectionneurs, ...). Deuxièmement, nous libérerons les droits à l'aide d'un cadre de droits de propriété intellectuelle légalement approuvé. Troisièmement, un outil de science citoyenne sera mis en place pour la diffusion et la valorisation. De nouvelles données seront recueillies sur le terrain afin de compléter et d'enrichir les métadonnées. Enfin, une plateforme de découverte sera construite, vers laquelle le contenu retravaillé des systèmes de gestion des collections des deux institutions (The Museum System, Museum Plus) sera exporté sur la base de procédures d'ingestion affinées.
De la sorte, la plateforme BE-MUSIC sera adaptée aux standard des technologies actuelles de conception de sites web et permettra une recherche différenciée adaptée aux différents utilisateurs : pour les amateurs, les professionnels, les enfants, les universitaires et les musiciens, la plateforme se différenciera progressivement en fonction de leurs besoins. L'accessibilité et les résultats de cette recherche ouvrent la voie à un intérêt accru pour la musique non occidentale et populaire par un public plus large, car ils répondent à des questions musicologiques de longue date et rendent les archives plus attrayantes et accessibles. Enfin, le crowdsourcing et la science citoyenne sont des moyens éprouvés d'enrichir et d'analyser de vastes ensembles de données. Nous allons donc investir dans une campagne de crowdsourcing afin d'attirer et d'inciter une variété de profils pertinents à contribuer à ce projet.
En termes d’impact, BE-MUSIC cherche à atteindre un public national et international dans les milieux scientifiques et universitaires, ainsi qu'un public de spécialistes, tels que les musiciens, et un public plus large d'aficionados, trois groupes différents de personnes ayant des intérêts, des antécédents et des intentions spécifiques. De plus, le projet vise à formuler une méthodologie de pointe, fondée sur des pratiques innovantes, pour la conservation et le désenclavement du patrimoine musical. La nouvelle plateforme BE-MUSIC permettra au grand public de découvrir la musique des 110 dernières années, avec des archives uniques, des extraits musicaux, des collections d'instruments et des descriptions, afin de comprendre pleinement et de s'immerger dans la richesse et l'unicité du patrimoine immatériel.