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Vers un travail hybride soutenable : étude des effets du travail hybride sur le bien-être, la performance et l'environnement (SUSHY)

Projet de recherche B2/233/P3/SUSHY (Action de recherche B2)

Personnes :

Description :

Comment soutenir et développer un travail hybride qui soit soutenable ? C’est l’ambition du projet de recherche SUSHY – SUStainable HYbrid work. Adoptant une perspective multidisciplinaire et longitudinale, le projet s’intéresse à évaluer les enjeux combinés du travail hybride en matière de bien-être, de performance et de besoins énergétiques.

Le travail hybride – qui se caractérise par la combinaison de plusieurs espaces de travail, en ce compris le domicile – est amené à se développer en Belgique au cours des prochaines années. En effet, la crise du Covid-19 et les mesures de restriction associées ont accéléré la mise en place du travail hybride dans de nombreux secteurs d’activités et ont amené les employeurs et les employés à repenser « le futur du travail ». Face à cette nouvelle réalité, il est important de prendre en compte les effets à moyen et long terme du travail hybride structurel, les études existantes mettant en évidence des résultats contradictoires et fragmentés.

De manière plus précise, le projet SUSHY se décline autour de trois sous-questions de recherche :
a. A quelles conditions le travail hybride peut-il contribuer au bien-être physique, physiologique et mental du
travailleur ?
b. A quelles conditions le travail hybride peut-il avoir un impact positif sur la productivité ?
c. A quelles conditions le travail hybride peut-il avoir un effet positif constant sur les demandes énergétiques des ménages et des entreprises afin de réduire l'empreinte carbone ?

Pour répondre à ces questions, un design de recherche longitudinal est privilégié, combinant différentes méthodes de collecte de données :

- Phase 1 – Une enquête par questionnaire. La première étape de la recherche consiste à mener une enquête auprès de 10,000 travailleurs belges issus de différents secteurs d’activités, dans le but de mesurer les effets des pratiques de travail hybride sur le bien-être, la performance et les besoins énergétiques, et de caractériser les pratiques de travail hybride en Belgique. L’approche longitudinale adoptée (l’enquête sera répétée quatre fois au cours du temps) permet d'identifier des modèles dans l'utilisation du travail hybride, y compris les effets associés sur les variables mesurées.

- Phase 2 - Etudes de cas. 15 organisations aux pratiques contrastées en matière de travail hybride seront sélectionnées parmi les organisations recensées dans l’enquête. Les études de cas s'appuieront sur des entretiens semi-directifs avec des personnes clés (directeur des ressources humaines, responsable des installations, directeur financier...) offrant un accès aux données existantes sur le bien-être (enquête interne précédente, équilibre social...), les demandes énergétiques (factures, suivi de la consommation...) et la productivité (suivi de la production, heures, absentéisme...).

- Phase 3 – Journaux de bord auto-administrés. La méthode des journaux de bord auto-administrés - soutenue par le développement d'une application numérique - permet la collecte de données qualitatives (témoignages/narratives sous la forme d'enregistrements vocaux, de phrases courtes) et de données quantitatives (consommation d'énergie domestique). Les données seront collectées au cours de quatre périodes distinctes d'un mois, variant selon les saisons, auprès d'un panel d'environ 200 participants (100 employés pratiquant le travail hybride de manière intensive et un groupe contrôle d'environ 100 employés ne pratiquant que très peu le travail hybride). Cette troisième phase de la recherche permettra également de contrôler la consommation d'énergie individuelle effective et la distance parcourue (grâce à des capteurs de suivi de la distance que les participants accepteront d'installer dans leur voiture).

En termes de résultats finaux attendus et d’impact, le projet SUSHY offre une approche complète (pluridimensionnelle et pluridisciplinaire) et théoriquement et empiriquement fondée sur la problématique du travail hybride. Le projet a pour ambition d’apporter de nouvelles perspectives et de nouvelles données sur les effets de l'intensité du travail hybride sur le bien-être des travailleurs, sur la performance et sur les besoins énergétiques. Le projet permet de produire des données originales pour la Belgique, pays pour lequel les données manquent encore dans ce contexte. Plus largement, le résultat global attendu réside dans l'identification de modèles de travail hybride. Ces modèles s’appuieront sur différentes variables liées à leur utilisation : la fréquence, les caractéristiques des personnes (âge, sexe, ménage, qualification...) et des organisations (secteur, localisation, politique de travail hybride...) qui l'utilisent ; l’impact en termes de bien-être, de performance et de demande d'énergie. Sur base de ces modèles, les organisations et les décideurs politiques (en ce compris les organisations syndicales, les agences fédérales et régionales) pourront définir les réglementations appropriées (sociales, économiques, environnementales) relatives au travail hybride pour la Belgique.