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Recherche de traces de production de drogues de synthèse dans les eaux usées (GEOAMP)

Projet de recherche DR/37 (Action de recherche DR)

Personnes :

Description :

Depuis plusieurs années, la consommation de drogues de synthèse, principalement l'amphétamine et la 3,4-méthylènedioxyméthylamphétamine (MDMA ou Ecstasy) est un phénomène qui prend de l’ampleur. Une forte augmentation de la production de ces drogues a été observée en Belgique depuis la fin des années 80. Ainsi, chaque année, une dizaine de laboratoires clandestins y sont démantelés, principalement aux zones frontalières.
L’augmentation globale de la production d’amphétamine et de MDMA est fortement favorisée par deux facteurs. Tout d’abord, il est aisé de synthétiser ces produits à partir de matières premières non contrôlées ; ensuite, la facilité d’accès à la littérature consacrée à ce sujet, notamment par le biais d’Internet, joue un rôle majeur.

L’élimination des déchets de synthèse dans les eaux, représente pour la Police une possibilité de mettre en évidence l’existence de laboratoires clandestins à partir d’analyses d’échantillons d’eau.
La production d'un kilo d'amphétamine pure entraîne la formation de 30 kilos de déchets au minimum. Plusieurs tonnes de ces déchets seraient produits par un laboratoire clandestin qui tournerait à plein régime durant un mois. Les producteurs utilisent dès lors tous les moyens possibles pour évacuer leurs déchets : des bidons et jerricans sont déposés tels quels dans la nature, déversés sur la voie publique, ou encore dans les eaux de surface. Il est probable que les déchets soient également évacués par le biais des réseaux d'égouttage.

Dans un premier temps, une identification des molécules d’intérêt présentes dans des déchets provenant de laboratoires clandestins et fournis par la police sera réalisée. Différentes techniques d'analyse (GC-MS, LC-MS, ICP-MS) et des méthodes de préparation des échantillons seront developpées pour atteindre cet objectif. Ensuite, des marqueurs spécifiques de la synthèse de l’amphétamine et de la MDMA seront identifiés parmi les précurseurs, les intermédiaires de synthèse et leurs principaux produits de dégradation.
Dans un second temps, la solubilité, la concentration et la stabilité de ces marqueurs dans les eaux de surface et dans les eaux usées sera étudiée. La dégradation biotique et abiotique sera déterminée dans un environnement contrôlé.

La suite du projet consistera en l’analyse d’une centaine d'échantillons d'eaux provenant de stations d’épuration et d’eaux de surface. Le but du projet est d’établir s’il est possible ou non de relier la présence de certains marqueurs chimiques dans les échantillons d’eau à l’existence d’une synthèse illicite d’amphétamines. Pour être totalement efficace, l’analyse devra être rapide afin de permettre une mise en évidence alors que la synthèse est toujours en cours.
La mise en place d’une telle méthode analytique, et les résultats obtenus à partir de celle-ci, présentent d’autres intérêts pour les autorités judiciaires : informations sur la répartition géographique des rejets de déchets de laboratoires clandestins, possibilité de remonter d'une zone de déversement jusqu'à un site de production de drogues de synthèse etc.

Ce projet permettra le développement de nouveaux outils utiles dans la recherche et le démantelage des laboratoires clandestins.

Documentation :


  • DR/37 sur le site web Drogues

    Detectie van sporen van de productie van synthetische drugs in oppervlaktewater : eindrapport = Recherche de traces de production de drogues de synthèse dans les eaux usées : rapport final    Brussel : Federaal Wetenschapsbeleid, 2010 (SP2234)
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