Projet de recherche P4/31 (Action de recherche P4)
La généralisation des technologies et services de communication avancés est aujourd'hui largement débattue sur la scène politique européenne: outre les interrogations sur ses significations politiques - avancée ou recul de la démocratie, renforcement ou dilution des identités culturelles, rôle et modalités d'intervention des autorités publiques, etc.- ,elle donne lieu à divers discours programmatiques sur les retombées économiques attendues et les incidences potentielles en termes de création d'emploi. Par ailleurs, il est de plus en plus question de redéfinition des frontières de l'entreprise et de nouveaux arrangements institutionnels entre agents économiques. Enfin, le développement des autoroutes de l'information interroge le droit à la fois sur son mode d'intervention et sur le rôle qu'il assigne à l'Etat dans la régulation des marchés, la protection du bien général et la défense, voire la promotion des libertés.
Le projet vise à la constitution d'un pôle de recherche et d'évaluation interdisciplinaire sur le développement des autoroutes de l'information en Belgique et à l'accroissement des connaissances fondamentales sur les effets des technologies de l'information sur la société.
Le projet PAI prolonge et amplifie une collaboration de longue date entre les 3 équipes associées au projet, collaboration nouée par une préoccupation commune de "Technology Assessment" et consolidée par des projets de recherche nationaux et internationaux.
Cette collaboration est facilitée par la complémentarité des disciplines abordées par les équipes associées (droit - économie - sciences politiques - sociologie organisationnelle) et des points de vue culturels (intérêt d'un dialogue belge "Nord-Sud").
Autour du thème général "Société de l'information", 3 axes ont été dégagés :
- Le premier axe de travail porte sur l'identification de scénarii de déploiement des réseaux de communication dans la société de l'information et sur l'évaluation de leurs avantages et inconvénients respectifs. Cet objectif est poursuivi à travers une recherche empirique (identification et description des réseaux), une recherche théorique (réalisation d'un outil conceptuel permettant de comprendre la rationalité économique des différents opérateurs) et une recherche prospective (élaboration de scénarii et de recommandations).
- Dans le second axe, le travail empirique repose sur le suivi et l'analyse de communautés d'utilisateurs - créateurs (appartenant au secteur marchand et non marchand) et de modes et services de communication faisant office de prototypes des modes de communication du futur. L'analyse, recourant aux outils de la sociologie des usages et de l'innovation, doit mettre en évidence les processus de constitution d'usages innovants tant intra-organisationnels qu'interorganisationnels.
- Le troisième axe étudie les modifications du rôle de l'Etat au service de l'intérêt général. En particulier, l'axe s'attache à montrer comment l'acteur "Etat" doit se comporter à l'heure des réseaux de dimension internationale; il analyse ensuite son objet d'intervention, l'intérêt général dont le service universel est une facette; il détaille enfin les modes et lieux nouveaux de régulations éthique et juridique, leurs objets et leurs relations. La manière dont peut être négociée la reconnaissance de ces nouvelles préoccupations d'intérêt général doit être approfondie.
