Projet de recherche P4/32 (Action de recherche P4)
Partant de diverses disciplines en sciences humaines, les partenaires du projet PAI aboutissent à l'hypothèse provisoire suivante : il se développe une nouvelle question sociale à laquelle les dispositions d'aide sociale traditionnelles (notamment la sécurité sociale) sont incapables de formuler une réponse efficace. Cette nouvelle question sociale trouve son origine dans un glissement graduel mais progressif d'une indigence liée aux risques et généralement temporaire à une indigence plutôt permanente, liée à la situation personnelle. Ce glissement semble essentiellement être en rapport avec la polarisation socio-économique entre les personnes peu qualifiées et les personnes à haut niveau de formation.
Le projet PAI tente de réunir ces notions afin d'offrir une série de réponses cohérentes aux questions suivantes :
1. Dans quelle mesure existe-t-il une corrélation entre les évolutions citées ci-dessus concernant l'écart socio-économique grandissant entre les personnes à haut niveau de formation et les personnes peu qualifiées, les limites de l'efficacité de la sécurité sociale, l'apparition de nouveaux clivages idéologiques et politiques, la politique menée actuellement et le développement d'utopies en matière de politique sociale ?
2. Dans quelle mesure la problématique sociale actuelle diffère-t-elle réellement du passé et peut-on dès lors parler d'une "nouvelle question sociale" ?
3. Pourquoi les dispositions de l'état-providence restent-elles impuissantes envers les (nouvelles) lignes de rupture sociales ?
4. Comment peut-on concevoir la réorientation des dispositions de soins ?
5. Quel rôle les mouvements sociaux et politiques nouveaux et existants peuvent-ils jouer dans la réorientation de la société-providence ?
Le réseau se propose d'exploiter les compétences complémentaires des différents groupes de recherche (UA, ULg, UCL et VUB) pour aboutir à un ensemble cohérent de réponses à la nouvelle question sociale et à ses hypothèses. La question se compose essentiellement d'un volet socio-économique et d'un volet socio-culturel. Dès lors, un premier axe de la coopération se concentre surtout sur la composante socio-économique. Le groupe de l'UA s'oriente vers une analyse empirique des nouvelles inégalités et des limites des instruments traditionnels de la politique sociale. Les groupes de l'UCL et de l'ULg se chargent de l'exploration théorique et empirique des alternatives politiques faisant face aux nouvelles inégalités (potentielles). Les activités du groupe de l'UA se situent également dans ce domaine. Un second axe de la coopération vise la composante socio-culturelle de la nouvelle question sociale. Le groupe de la VUB s'occupe de l'analyse empirique de la nouvelle question sociale par rapport aux lignes de rupture idéologiques, culturelles et politiques. Le groupe de l'UA tente également d'analyser plus en profondeur la capitalisation politique de la nouvelle question sociale et prêtera surtout attention au rôle des nouveaux mouvements sociaux.
