Projet de recherche SO/01/009 (Action de recherche SO)
Une analyse au niveau des secteurs et des entreprises ainsi que via une approche géo-territoriale.
Approche multidisciplinaire de l'économie en réseau/formation de réseaux, de l'internationalisation et de la mondialisation
Les effets de la globalisation sur l’emploi au sein d'une économie en réseau peuvent être éclairés via plusieurs points de vue complémentaires. Dans la littérature économique (d'entreprise), l'on place généralement l'accent, d'une part, sur le contexte sectoriel et, d'autre part, sur le contexte lié à l'entreprise.
PARTIE 1 Restructuration d'entreprises et possibilités d'emploi au niveau sectoriel et au niveau des entreprises au sein d'une économie mondialisée
La globalisation a mené vers une nouvelle organisation spatiale de la production, grâce à la forte baisse des frais de transport et de communication. Une caractéristique importante de la nouvelle économie est la création et le développement de chaînes d'offre globales au sein desquelles les réseaux de production des entreprises multinationales interagissent avec des réseaux de sous-traitance et de connaissances externes. De tels réseaux au sein des et entre les entreprises ont un impact important sur le volume et la composition des emplois dans les régions et les pays.
L'étude du volet sectoriel est axée sur l'évaluation économétrique d'une comparaison des emplois sectoriels pour l'économie belge (voir Slaughter et Swagel,1997, Abraham et Brock, 1998 et Abraham et Konings, 1999).
Sur la base de cette comparaison, les effets suivants de la globalisation sur l'emploi sont calculés :
(i) l'effet demande : l'emploi créé par l'expansion des exportations
(ii) l'effet concurrence : les jobs perdus par la concurrence croissante
(iii) l'effet productivité : la mesure dans laquelle les secteurs réagissent à la globalisation par une rationalisation croissante
(iv) l'effet spécialisation : le glissement des secteurs sans formation vers des activités avec une valeur ajoutée élevée
(v) l'effet capital humain : quelle est l'évolution des chances d'emploi pour les travailleurs (moins) qualifiés sous l’effet de la globalisation.
Ces effets sectoriels embrassent des micro-effets importants au niveau des entreprises. Au sein de l'économie en réseau, les entreprises peuvent adapter leurs structures plus rapidement et de manière plus flexible, ce qui entraîne une plus grande mobilité des activités de production et de distribution. La délocalisation ou le déplacement d'activités est un aspect important de la restructuration d'entreprise, à côté de l’abandon pur et simple des activités et de la réduction de la production. Les données du Bureau du Plan (1997) montrent qu'un nombre significatif de délocalisations a eu lieu en Belgique au cours des dernières cinq années. En couplant les différentes formes de restructuration des entreprises aux caractéristiques de celles-ci dans un modèle économétrique il est possible de développer une vision de la fragilité des entreprises et des branches d'entreprises par rapport à la globalisation.
PARTIE 2 Les conséquences d'une économie en réseau sur la dynamique territoriale des économies régionales en général, et sur le marché de l'emploi en particulier
Il faut certainement compter les facteurs territoriaux d'implantation des entreprises parmi les critères pertinents en ce qui concerne une croissance économique créatrice d'emplois. Il s'agit ici de savoir quels sont les facteurs territoriaux qui ont aujourd'hui un impact déterminant sur la croissance économique (régionale), et ceci dans le cadre l’économie en réseau souvent organisé à l'échelle mondiale. Ceci a des conséquences, tant du point de vue de la 'capacité de croissance exogène', c'est-à-dire la force d'attraction pour les entreprises étrangères, que du point de vue de la 'force de croissance endogène', c'est-à-dire la manière dont les régions réussissent à générer une croissance économique au partir de leurs caractéristiques locales et de continuer à s'attacher les activités territorialement déterminées de ces entreprises et groupes d'entreprises. Ce qui est important au sein d'une économie en réseau est que l'endroit d'implantation, malgré les évolutions au niveau des transports et des communications, représente toujours un élément stratégique de la gestion d'entreprise (en ce qui concerne les entreprises multinationales) (Amin, 1997 ; Borja & Castells, 1997 ; Kanter, 1995 ; Lee & Wills (eds), 1997 ; Lipietz, 1993 ; Phelps et.al. , 1998 ; Sassan, 1996 ; Storper, 1997). Cette partie du projet d'étude cadre avec la littérature internationale concernant l'impact de l'économie en réseau sur l’ancrage territorial des entreprises, sur les facteurs de la croissance économique régionale, les glissements au niveau des facteurs d'implantation et du comportement d'implantation des entreprises étrangères/multinationales. Ceci est décrit dans la littérature comme le paradoxe global/local en partant de la constatation que malgré la mondialisation croissante, les éléments locaux continuent à jouer un rôle décisif. Le marché du travail en tant que facteur d'implantation est ici mis en avant L'accent se déplace nettement de l'aspect quantitatif vers l'aspect ‘qualité de l’emploi’.
Concernant la Belgique, la place occupée par le marché du travail au sein des facteurs d’implantation - ou d’attractivité. Il faut se tourner vers d’autres éléments explicatifs de l’attractivité territoriale. La littérature internationale actuelle sur le développement économique local se concentre de plus en plus sur l'accumulation de connaissance dans un processus d'apprentissage territorial rendu possible par des facteurs d'environnements socioculturels spécifiques (ex. Asheim 1996, 1998 et 1999, Malmberg/Maskell 1997, Storper 1995 et 1999). L'approche par groupe de Porter (1998) s'inspire également fortement de ces idées. La structure du marché du travail belge en tant que facteur d'implantation sera étudiée à partir de l'approche esquissée.
Les implications pour la politique et l'intégration multidisciplinaire des résultats sont prévus dans le rapport final.
Belgische werkgelegenheid in een mondialiserende economie : impact op de micro-economische en de geografisch-territoriale structuur : eindrapport
Vanneste, Dominique - Abraham, Filip - Cabus, Peter ... et al Gent : Academia Press, 2003 (PB6001)
Perte, création et maintien d'emplois dans une économie mondialisée: une analyse sectorielle, au niveau de la firme et sous une perspective géo-territoriale : résumé
Bruxelles : Politique scientifique fédérale, 2003 (SP1235)
[Pour télécharger]
Verlies, schepping en behoud van banen in een gemondialiseerde economie: een analyse op sectoraal en ondernemingsniveau en vanuit een geografisch-territoriale benadering : samenvatting
Brussel : Federaal Wetenschapsbeleid, 2003 (SP1236)
[Pour télécharger]
Loss, creation and maintenance of jobs in a global economy: an analysis on sector and firm level and from geo-territorial perspective : summary
Brussels : Science Policy Office, 2003 (SP1237)
[Pour télécharger]
Références bibliographiques :
De Belgische werkgelegenheid in een mondialiserende economie: impact op de micro-economische en de geografisch-territoriale structuur.
VANNESTE D. e.a. Gent, Academia Press, 2003