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Choix de société, pauvreté structurelle et coût social

Projet de recherche SO/01/060 (Action de recherche SO)

Personnes :

  • Prof. dr.  NICAISE Ides - Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven)
    Partenaire financé belge
    Durée: 1/4/2003-31/3/2005

Description :

Dans cette étude, nous observons à l’aide de l’Etude Panel des Ménages belges la dynamique d’une série de mécanismes d’intégration et d’exclusion sociales en Belgique. Dans ce contexte, la notion de pauvreté structurelle renvoie à des mécanismes structurels qui agissent (à court ou à long terme) sur la pauvreté : l’éducation, la politique en matière de protection sociale et l’intégration par le travail. Les « choix de société » renvoient à leur tour au mécanisme dans lequel on intervient au premier chef pour lutter contre la pauvreté. L’ Etat assurantiel ou l’Etat-providence postule la sécurité sociale comme principal instrument ; l’ Etat-providence actif attribue au travail un rôle-clé comme moyen d’acquisition de revenus et d’épanouissement personnel ; la société de la connaissance définit l’intégration sociale en termes essentiellement d’éducation et de formation tout au long de la vie.

Dans un premier volet, nous allons estimer un modèle dynamique (Markov) qui lie le niveau d’instruction et la mobilité sur le marché de travail à la mobilité d’entrée dans et de sortie de la pauvreté. Pour ce faire, nous définissons la pauvreté d’un point de vue institutionnel et nous envisageons trois cas de figure :

(a) sous-protection:: le revenu familial est inférieur au revenu minimum garanti.
(b) aide sociale : le revenu est complété pour atteindre le niveau du revenu minimum garanti.
(c) Non-pauvreté : le revenu familial est supérieur au seuil de l’aide sociale.

L’emploi et l’instruction représentent, dans le modèle, deux variables-clés importantes. Afin de tenir compte de leur endogénéité, ainsi qu’avec une hétérogénéité non-observée, nous estimons un modèle logit en plusieurs étapes à résidus généralisés.

A l’aide des résultats de ces estimations, nous (micro)simulons ensuite l’impact des différents « choix de société » sur la probabilité de se retrouver sous la barre du minimum de moyens d’existence. Les microsimulations obtenues nous permettent à présent de formuler les conclusions suivantes :

- Si une protection minimale plus large permet de combler le fossé entre pauvreté et non-pauvreté, elle augmente aussi, à terme, le nombre de pauvres en raison d’un effet de piège de pauvreté qui est inhérent à l’aide sociale. Il est dès lors prudent de combiner cette approche avec d’autres mesures pour favoriser la sortie de l’aide sociale.
- L’activation produit des effets nets très favorables à court terme, mais après 5 ans, ceux-ci retombent à ¼ tout au plus de leur niveau initial.
- L’accroissement des qualifications minimales produit les effets les plus durables. En appliquant cette stratégie d’une manière privilégiée aux individus qui vivent dans la pauvreté, on obtient un impact substantiel et durable.

Dans un troisième volet, enfin, nous rendons compte des coûts et bénéfices sociaux possibles qu’entraînent les « choix de société » considérés.

Documentation :

Maatschappelijke keuzen, structurele armoede en sociale kost : eindrapport    Brussel : Federaal Wetenschapsbeleid, 2005 (SP1463)
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Maatschappelijke keuzen, structurele armoede en sociale kost : samenvatting    Brussel : Federaal Wetenschapsbeleid, 2005 (SP1520)
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