Projet de recherche T4/DD/21 (Action de recherche T4)
Dans le passé, les actions entreprises pour contrôler la trypanosomiase se concentraient sur une seule méthode particulière. Ceci pouvait être : l’élimination du vecteur, l’utilisation d’espèces plus résistantes ou l’utilisation de produits chimiques. Les projets étaient pour la plupart entrepris à très large échelle, avec de l’aide étrangère, mais n’ont que rarement apporté une solution valable. Les espèces résistant à la trypanosomiase semblaient être moins appréciées des fermiers parce qu’elles produisent moins de lait et sont moins puissantes. L’utilisation de trypanocides a entraîné des problèmes liés à sa disponibilité locale, son utilisation abusive, les difficultés de conservation, la mauvaise qualité et la résistance de certaines lignées de trypanosomes. Par conséquent, la trypanosomiase animale est restée un obstacle très important au développement de l’économie rurale et de l’agriculture intégrées dans de vastes régions d’Afrique.
Aujourd’hui, spécialistes en médecine vétérinaire sont persuadés qu’une élimination totale de la tryponosomiase requiert une approche multidisciplinaire et écologiquement fiable, dans laquelle l’économie rurale et l’agriculture sont intégrées et sont en synergie. Grâce aux activités d’élimination bien étudiées, adaptées aux situations environnementales locales et aux moyens techniques et financiers du bénéficiaire, il devrait être possible de contrôler la trypanosomiase animale. Cette approche requiert toutefois des recherches sur terrain coûteuses et exigeant beaucoup de temps, qui doivent être réduites à un certain minimum. Les images satellitaires permettent d’appuyer la surveillance des impacts sur l’utilisation du sol des actions d’élimination et permettent de maintenir un «système d’alerte précoce» afin d’éviter que la capacité de charge du sol ne soit dépassée.
Ce projet a pour but de contribuer, à l’aide des données obtenues par la télédétection, à la préparation de programmes nationaux pour une élimination intégrée de la trypanosomiase.
Plusieurs nouvelles couches d’informations dans la base de données existante sont nécessaires pour acquérir une meilleure compréhension des modèles d’utilisation du sol et des limitations des écosystèmes locaux, en vue de planifier une intégration ultérieure de l’agriculture et de l’élevage. On utilisera pour ce faire les images (RESURS01) à résolution moyenne, et les images Landsat TM à haute résolution. Pour surveiller l’élimination de la trypanosomiase, il faut un système de surveillance convivial pour l’utilisateur, s’appuyant sur la base de données et les paramètres dérivés des images satellitaires.
En conséquence, le projet pilote s’occupera des points suivants :
- préparation d’une carte de couverture nationale récente du Togo (RESURS01);
- détection des changements de couverture et de l’utilisation du sol, en se basant sur une série temporelle (10 ans) d’images TM;
- préparation d’un indice de fragilité pour les trois zones prioritaires dans le nord du Togo, concernant l’intégration de l’agriculture et de l’élevage, basé sur des paramètres dérivés des images satellitaires et des mesures sur terrain;
- contribuer à associer l’expérience et les connaissances dans un modèle de système opérationnel;
- anticiper les effets des mesures de contrôle prises.
Les résultats de ce projet seront insérés dans un système de planification opérationnel pour l’intégration de l’agriculture et de l’élevage.
La méthodologie globale, élaborée dans ce projet, offre l’occasion d’étendre une élimination intégrée de la trypanosomiase et de maintenir un système de surveillance permanent pour toute la région d’Afrique Occidentale. Ceci pourrait être obtenu en utilisant le nouveau satellite SPOT VEGETATION, à basse résolution spatiale mais à haute résolution temporelle.