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Stratégie spatiale belge

La politique spatiale qui a été menée par les gouvernements belges successifs au fil des dernières décennies a permis de construire dans notre pays un tissu scientifique et industriel performant et reconnu comme tel en Europe et dans le monde. Cette politique permet à la Belgique de détenir une place spécifique de choix et déterminante au sein de l'Europe spatiale, notamment en tant que 5ème contributeur global à l'ESA.

Une étude récente (Impact des investissements belges dans les programmes de recherche spatiaux, IDEA Consult 2019) concernant l'impact des investissements via l'ESA dans le secteur spatial belge, a montré que 559 M€ de contrats reçus pendant la période 2015-2018 (premier trimestre) ont mené à 642 M€ de valeur ajoutée, 1 566 M€ de chiffre d'affaires et 6 473 emplois temps plein dans l'économie au sens large (direct, indirect et dérivé). De plus il a été démontré que les investissements via l'ESA pendant cette période ont résulté en 57 % de retour fiscal vers l'Etat (sans prendre en compte de possibles retours fiscaux après 2019).

La Belgique a la volonté de continuer à valoriser et mobiliser au mieux les investissements en matière spatiale, maintenir une position centrale dans ce domaine, bénéficier pleinement des évolutions les plus porteuses et surtout continuer à faire profiter tous les acteurs industriels et scientifiques, ainsi que les utilisateurs, et plus globalement nos concitoyens, des bénéfices de l’Espace. Pour cela, la politique spatiale belge se concentre sur les objectifs suivants :

  • Donner aux équipes scientifiques belges les possibilités de valoriser leurs compétences et d’en acquérir de nouvelles. Plusieurs laboratoires universitaires et centres de recherche ont acquis un réel savoir-faire internationalement reconnu dans des domaines techniques et scientifiques de pointe hautement spécialisés. Il convient de continuer à privilégier une approche en réseaux basée sur l’excellence et de renforcer les synergies et les coopérations entre universités, centres de recherche et industries pour assurer l’innovation à long terme et le transfert de celle-ci à l'industrie.
  • Donner aux équipes industrielles belges les possibilités de garder une position centrale dans leurs niches spécifiques (core business) et de conquérir de nouveaux marchés (effet multiplicateur) dans un secteur en pleine expansion. Dans ce contexte, les orientations programmatiques doivent indéniablement permettre d’assurer leur compétitivité sur le plan européen, voire international, et par ailleurs de limiter leur dépendance à l’égard des financements institutionnels.
  • Faire monter les acteurs belges dans la chaîne de responsabilité en mettant l'accent sur des "petites" missions. Il s'agit ici de mobiliser directement (c.-à-d. sans passer par les grands intégrateurs de systèmes spatiaux) les capacités scientifiques et industrielles présentes dans notre pays.
  • Mettre l’accent sur les applications spatiales pour les pouvoirs publics et le citoyen. Ceci devrait mener dans un secteur en pleine expansion à la création de nouveaux services et au renforcement de l’industrie correspondante.
  • Tenir compte des évolutions majeures dans le domaine spatial et s'y adapter, entre autres :
    • depuis le Traité de Lisbonne, la Commission européenne assume des responsabilités croissantes dans le domaine du spatial. Ceci offre une opportunité aux acteurs belges pour gagner des contrats supplémentaires. Ce marché est complètement compétitif. La participation de nos acteurs dans les programmes ESA les aide à cette fin ;
    • les évolutions dans le domaine spatial se succèdent de plus en plus vite. Pensons aux évolutions New Space poussées par des acteurs disruptifs comme Space-X dans le domaine des lanceurs et Planet Labs dans le domaine de l'observation de la Terre. La stratégie belge doit absolument s'y adapter, notamment via la stimulation des projets cofinancés proche des marchés commerciaux ;
    • la composante 'sécurité-défense' de l'Europe spatiale est en pleine évolution. La Belgique doit se positionner pour s'y insérer et permettre à ses acteurs d’y occuper des positions clés, notamment en matière de cyber sécurité.

Les considérations stratégiques et les axes prioritaires développés ci-dessus ont notamment guidé les choix programmatiques de la Belgique lors des derniers Conseils de l'ESA au niveau ministériel, et en particulier le plus récent qui s'est tenu à Séville en novembre 2019.

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