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Consommation durable: quel rôle pour les consommateurs?

Projet de recherche OA/20 (Action de recherche OA)

Personnes :

Description :

Grâce à ce projet « cluster », une dizaine d’équipes ayant traité différents aspects de la consommation durable dans le cadre des programmes de la Politique scientifique (SPP) comparent et partagent leurs recherches dans le but de réaliser une publication scientifique commune.
Le thème central tourne autour des différentes facettes des rôles que les consommateurs jouent, peuvent jouer ou ne pas jouer dans le contexte mis en place par les politiques de consommation durable.
Les équipes ont déjà établi des liens de collaboration, tel qu’indiqué ci-dessous.

Le mode de travail inclut l’organisation de quatre séminaires de recherche avec présentations par les membres du projet et des invités étrangers sélectionnés pour leurs compétences au niveau international (européens pour la plupart). Ces intervenants participeront également à la publication finale (livre), qui a notamment pour objectif de diffuser les recherches belges à l’étranger.
Afin d’assurer l’utilisation, en dehors de la sphère scientifique, des résultats pertinents en matière de soutien des politiques relatives au sujet abordé, une synthèse spécifiquement adaptée sera rédigée et diffusée.

Les questions soulevées dans le projet sont exposées plus en détail ci-après

Il existe un consensus largement partagé sur la nécessité de modifier en profondeur nos habitudes de production et de consommation si nous souhaitons atteindre nos objectifs en matière de développement durable. La politique intégrée des produits (PIP, soutenue par l’UE) insiste de plus en plus, en la matière, sur le rôle du consommateur, notamment par le biais de la diffusion d’informations. On peut en effet observer un intérêt soutenu de la population pour les questions d’écologie et de développement durable (même si la compréhension correcte des impacts au quotidien reste limitée). Certains individus et organisations sont à la recherche de moyens d’action ou d’engagement à travers des actes ou des habitudes de consommation. Parallèlement, selon la théorie des parties prenantes, les entreprises mettent en avant la stimulation du marché pour se tourner vers des produits plus durables.
Mais, dans le même temps, des évaluations plus mitigées doivent être réalisées.
La mise en œuvre de politiques sur les produits se heurte à de sérieux problèmes pratiques et les actions volontaires ne semblent pas être les plus efficaces en terme de préoccupations environnementales. La littérature scientifique considère depuis plusieurs années que les connaissances et préoccupations pour les sujets écologiques ne garantissent pas des attitudes plus appropriées. De nombreuses études suggèrent que l’information et la communication sur les sujets environnementaux ont un impact très limité en termes d’attitude et de comportement du consommateur. Ce constat est corroboré par les récents projets de recherche initiés par le cluster actuel. Cependant, ces découvertes restent mal intégrées à l’approche « Information pour l’action ».

D’autres recherches montrent que les consommateurs sont demandeurs d’actions plus collectives et structurées. De même, d’après les chefs d’entreprise qui ont pris part aux études européennes, la législation (entre autres outils) est citée comme le premier facteur de changement dans le domaine de l’environnement, alors que la pression des consommateurs et des associations de consommateurs arrive bien plus loin dans le classement.
Dans ce contexte contrasté, il apparaît que les politiques qui visent à rendre la consommation plus durable nécessitent une compréhension améliorée du rôle du consommateur.

Voici une liste des sujets de recherche que les équipes partenaires ont retenus pour l’intérêt qu’ils présentent dans le cadre de ce projet.

- En toile de fond, la société de consommation, sa généalogie et son évolution. Généalogie et archéologie du « consommateur ». Depuis quand, dans quel contexte, dans le cadre de quelles institutions a-t-on commencé à parler du « consommateur » et en quels termes ? Comment l’évolution de la « mercantilisation » des relations sociales doit-elle être analysée ? Comment le récent appel à une consommation durable apparaît-il dans une telle évolution ?
- Que savons-nous des relations entre consommation et bien-être, qualité de vie, santé, accomplissement personnel, etc. ?
- Différentes approches du consommateur : qu’est-ce qui distingue, par exemple, les approches « psycho-sociologique » (marketing) et « sociologique » ? Comment analyser les liens entre besoins, souhaits, désirs, manques, impulsions etc. dans ce contexte ?
- Que savons-nous des logiques d’attitude et de comportement affichées en réaction aux messages et autres instruments des politiques en faveur des habitudes de consommation durable ? Comment ces réactions sont-elles réparties au sein d’une population (profils socio-économiques, culturels) ?
- Que signifie vraiment « informer le consommateur » ? Qui lit les étiquettes ? Qui les comprend vraiment ? Quels sont les éléments décisifs dans le choix du consommateur ? Quel est le rôle de la routine, des relations de proximité, etc. ?
- Quel est le rôle de la publicité dans la consommation ? Ce secteur peut-il être réglementé ?
- Quelle part occupe la distribution (petite, moyenne, grande) dans la consommation ? Comment le consommateur l’influence-t-il ?
- Aspects social (éthique) et environnemental (bio) de la consommation : convergence et divergence. Quels liens peut-on établir entre la « consommation responsable » et une certaine forme d’activisme politique ?


Description détaillé de la méthodologie scientifique

Comme indiqué ci-dessus, ce projet de cluster est principalement un moyen d’organiser les échanges de connaissances au sein des équipes impliquées : c’est un processus de renforcement des capacités visant à aboutir à la publication des résultats principaux.
La première étape (de février à avril 2004) a consisté à organiser des réunions internes afin de définir un programme provisoire de quatre séminaires. Ensemble, les chercheurs impliqués se sont accordés sur la répartition des questions et sur une courte liste d’intervenants à inviter.
Chaque séminaire a été plus particulièrement géré par deux équipes (différentes selon le séminaire, en fonction de sa situation géographique). Ces équipes étaient chargées de lancer les invitations, de contacter et d’accueillir les intervenants invités, d’arranger les aspects pratiques, etc. 20 à 30 personnes, toutes scientifiquement actives dans leur domaine, ont assisté à chacun des deux séminaires organisés en 2004 (juin et novembre). Chaque présentation (une demi-heure) a été suivie d’une discussion de durée raisonnable (env. une demi-heure).
L’organisation des séminaires et les échanges intellectuels qui en ont découlé ont sans aucun doute permis d’approfondir les interactions entre les chercheurs de certaines grandes universités belges (et du Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs) sur le sujet.
A ce jour, les intervenants étrangers invités ont eu la possibilité d’intégrer leurs questions et leurs découvertes au cadre général proposé et ont accepté de rédiger un article destiné à la publication finale. C’est un signe favorable quant à la connexion entre le réseau belge et la recherche européenne, et cela donnera également une valeur ajoutée à la publication prévue.
Afin de soutenir la communication entre les membres, un site Web spécifique a été consacré au projet, grâce à l’hospitalité de l’université partenaire. Il s’agit d’un sous-site de http://www.icampus.ucl.ac.be/ de l’Université Catholique de Louvain, qui fonctionne uniquement par accès privé réservé aux membres du cluster.

Documentation :

Consommation durable : quel rôle pour le consommateur ? Synthèse des recherches menées dans le cluster consommation durable du PADD II    Bruxelles : Politique scientifique fédérale, 2007 (SP1739)
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Duurzame consumptie : welke rol is er voor de consumenten weggelegd ? Synthese van onderzoeken uitgevoerd in de cluster duurzame consumptie van het PODO II    Brussel : Federaal Wetenschapsbeleid, 2007 (SP1740)
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