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Le rôle de BELSPO dans la recherche scientifique, en appui aux compétences fédérales

Maaike Van Cauwenberghe

Les gouvernements fondent de plus en plus leur politique sur la recherche scientifique.  

C’est bien sûr le cas aussi pour les différents gouvernements en Belgique : le gouvernement fédéral, les gouvernements régionaux et communautaires... À tous les niveaux, les études contribuent à la préparation, à l'évaluation et à l'ajustement des politiques.

L'Union européenne, le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil des ministres de l'Union européenne appuient également leurs travaux sur la recherche scientifique.

Ce dialogue permanent avec les scientifiques concerne toutes les questions sociales possibles : économie, sécurité sociale, politique environnementale, biodiversité, mobilité, sécurité, politique étrangère, évolution de la société, politique d'égalité des chances, politique du patrimoine .... Tous les domaines de recherche y contribuent.

Recherche pour le gouvernement fédéral

BELSPO est un partenaire important dans le soutien et l'organisation de la recherche dans les domaines de compétence du gouvernement fédéral. A cette fin, des programmes de recherche sont élaborés en concertation avec les principaux stakeholders : les départements fédéraux, les Etablissements Scientifiques Fédéraux (ESF), les universités et les autres centres de recherche. Ces programmes sont ensuite soumis à l'approbation du Conseil des Ministres.

Ces programmes de recherche fonctionnent par appels à projets autour de thèmes de recherche spécifiques. Autour de ces thèmes, les institutions de recherche belges peuvent soumettre des propositions de recherche, dont la qualité scientifique est ensuite évaluée par des experts étrangers avant que le financement ne soit accordé.

De 2012 à 2017 s’est déroulé le programme BRAIN : 117 millions d'euros ont été investis dans la recherche sur l'environnement et le climat, le patrimoine (et sa numérisation), mais aussi la violence entre partenaires, la radicalisation, le marché du travail, la pauvreté, la migration... .

Ce programme a été renouvelé pour la période 2018 - 2023 (BRAIN 2.0 ) le gouvernement fédéral lui ayant alloué 97,8 millions d'euros. Il a entre autres soutenu une recherche plus approfondie sur le changement global, la science du patrimoine, la transition numérique et d'autres défis sociétaux liés à la santé, à l'économie, au vieillissement, à la sécurité et à la mobilité, entre autres, au cours de cette période.....

Lors de la crise du corona, le Secrétaire d'Etat pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, a élaboré un plan de redémarrage et de transition. Les actions de Belspo et des ESF y sont soutenues, avec ou sans cadre européen. Elles sont regroupées dans le programme IMPULS  (2022 - 2026), pour lequel un budget total de 29 millions d'euros a été engagé

En février 2024, le gouvernement fédéral a également donné son feu vert à deux nouveaux programmes de recherche d'une durée de huit ans : Policy for Science (P4Science) et Science for Policy (S4Policy)  (2024 - 2031), qui remplaceront les programmes FED-tWIN et BRAIN - et pour lesquels environ 156 millions d'euros ont été réservés. Quatre appels à propositions sont prévus pour des recherches visant à renforcer l'expertise scientifique dans les 13 établissement scientifiques fédérales (ESF) (programme P4Science), d'une part, et des recherches autour de questions sociétales parmi les priorités du gouvernement fédéral, d'autre part (programme S4Policy). Le premier appel à propositions qui sera lancé en juin prochain est en cours de préparation en concertation avec les ESF et les départements fédéraux.

Quelques lignes de force de BRAIN 2.0

  • Le "changement global", avec par exemple les énergies renouvelables, les systèmes agricoles, le rayonnement UV, la transmission de maladies (telles que la malaria ou la dengue) par des moustiques qui vivaient auparavant plus au sud....
  • la science du patrimoine, qui se concentre sur le stockage durable et l'accessibilité du patrimoine "numérique", sur le recoupement des données des bases de données pour étudier l'interaction entre la santé, l'environnement et la société, sur la construction de bases de données ADN, mais aussi sur notre passé colonial, notre patrimoine musical, ...
  • une politique numérique inclusive, le potentiel économique de la Belgique dans les industries de défense et de sécurité, l'économie circulaire, la diversité au sein du gouvernement...
  • un volet a été ajouté pour un projet d'environ 900 000 euros sur l'impact de la crise du corona sur les familles et les entreprises, et les leçons politiques à en tirer.

Un aperçu plus complet et des descriptions détaillées des projets peuvent être consultés via Brain-be .

Quelques lignes de force d'IMPULS

  • mettre en place des infrastructures de recherche qui utilisent plus efficacement les données disponibles afin de mieux suivre les changements socio-économiques et environnementaux et de répondre plus efficacement aux questions de la société ;
  • renforcer la participation de la Belgique à la recherche autour des pôles Nord et Sud en mettant l'accent sur le lien entre les sciences humaines et sociales et la protection de l'environnement ;
  • en collaboration avec Sciensano, améliorer la base de données belge de micro-organismes afin de mieux comprendre les causes des épidémies telles que la pandémie du corona ;
  • améliorer le monitoring de l'environnement au-dessus de la mer du Nord (coordination par l’IRSNB) ;
  • développer un cadre de coopération pour le sauvetage et la restauration du patrimoine dans les situations d'urgence (telles que les catastrophes naturelles, par exemple les inondations) (coordination par l’IRPA) ;
  • soutenir la recherche sur les importations illégales de bois tropicaux (coordination par le MRAC) ;
  • participer à la recherche européenne sur la communication quantique et la cybersécurité, dans le contexte de l'indépendance technologique de l'Union européenne (avec la coopération de l'Eurospace Center de Redu) ;
  • participation à des partenariats européens sur la biodiversité, l’Open Science, une économie neutre pour le climat, le climat et les océans.

La recherche pour la Commission européenne

La Commission européenne - qui peut être comparée à une administration publique à l'échelle de l'Union européenne - fonde également ses politiques sur la recherche scientifique.  

De 2021 à 2027 se déroule le programme de recherche Horizon Europe.

Ce programme, le neuvième programme-cadre européen de recherche et d'innovation de la Commission européenne, met l'accent sur le changement climatique, le développement durable (pour contribuer à la réalisation des objectifs des Nations unies) et la compétitivité des entreprises, avec la création d'emplois.

Le rôle croissant de la Commission européenne dans la recherche scientifique est évident si l'on compare le budget de 3,8 milliards d'euros du premier programme-cadre (1984-1987) à celui de 95,5 milliards d'euros de l'actuel programme Horizon. Cet investissement croissant dans la recherche et l'innovation est un choix délibéré. Il part du constat que l'Union européenne, avec 6 % de la population mondiale, fournit 17 % des investissements en recherche et développement (R&D) et 25 % des publications scientifiques. Avec ce potentiel de haute qualité, l’Union européenne doit pouvoir se transformer en leader en innovation et en entrepreneuriat.  

Dans le cadre d'Horizon, la Commission européenne finance des partenariats dans lesquels des administrations publiques, des entreprises privées et des fondations travaillent ensemble pour répondre aux défis mondiaux en modernisant l'industrie.

La participation de Belspo aux partenariats européens dans le cadre d'Horizon.

Dans ce numéro, nous présentons deux partenariats de grande envergure dans lesquels Belspo est activement impliqué : Biodiversa+ (le successeur de Biodiversa dont nous avons été le coordinateur pendant 3 ans) et SBEP (Sustainable Blue Economy Partnership).

Pour la période 2020 - 2023, la Commission européenne a mis 41 millions d'euros de fonds de recherche à la disposition de Belspo.

Recherche en coopération directe entre les Etats membres de l'Union européenne

En plus de participer à des partenariats dans le cadre de la Commission européenne, Belspo est activement impliqué dans des initiatives de programmation conjointe (JPI pour Joint Programming Initiative). Mais de quoi s'agit-il exactement ?

Les questions qui se posent aux gouvernements des différents Etats membres sont souvent similaires. Lorsque les différents États membres rassemblent leurs chercheurs, leurs budgets, leurs infrastructures et leurs énergies autour de ces thèmes spécifiques, des recherches beaucoup plus étendues et approfondies deviennent possibles. Ces initiatives de programmation conjointe constituent un pilier important dans la réalisation de l'Espace européen de la recherche (ERA pour European Research Area). Les États membres de l'Union européenne ont l'ambition de voir l'Union européenne devenir une région du monde où les chercheurs, les connaissances et les technologies s'échangent systématiquement et où les entreprises transforment le plus possible les résultats de la recherche en nouveaux matériaux, produits et processus de travail.

Certains de ces partenariats bénéficient également d'un soutien financier de la Commission européenne.

Participation de Belspo à des initiatives de programmation conjointe (JPI)

Certaines JPI dans lesquelles Belspo est impliquée sont décrites plus en détail ailleurs : JPI "More Years Better Lives", "Cultural Heritage", "Oceans" et "Climate".



Biographie

Maaike Van Cauwenberghe

Maaike Vancauwenberghe est biologiste de formation (VUB). Elle a travaillé pendant plus de trois ans comme chargée de projets et coordinatrice dans le secteur privé et a été engagée en 2000 comme gestionnaire de programmes et coordinatrice à BELSPO (Programme de normalisation, Programme Antarctique, Programme scientifique du patrimoine). Début 2018, elle a repris la coordination du programme BRAIN-be 2.0 et, depuis fin 2019, elle est également directrice du Service des programmes de recherche.