Le programme
1. Le
rôle des autorités internationales vis-à-vis des états
en crise
Toute une série d'éléments peuvent avoir comme conséquence
que les autorités ne peuvent plus exercer (une partie de) leurs compétences,
que des états deviennent ingérables ou même que l'autorité de
l'état comme telle disparaît. De plus en plus souvent, une demande
d'intervention active des autorités internationales se fait entendre.
Quel rôle les autorités internationales peuvent-elles jouer
dans les états en crise?
Il est indiqué de mettre en œuvre cette recherche en collaboration
avec des partenaires étrangers.
2. Reconstruction d'états sortis
d'une situation de guerre
Quel rôle d'autres états, des institutions internationales
ou supranationales et des intervenants non gouvernementaux peuvent-ils
jouer dans la reconstruction d'états sortis d'une situation de guerre?
La légitimité,
l'effectivité et l'efficacité dans différents domaines
(humanitaire, économique, politique) peuvent ici être étudiées.
Pour la mise en œuvre de cette recherche, la priorité sera donnée
aux équipes travaillant avec des partenaires étrangers.
3. Avenir de la politique sociale dans un contexte mondial et européen
Quel rôle la Belgique joue-t-elle dans les organisations gouvernementales
internationales (OGI) ? Quelles sont les implications pour l’identité nationale
de participer aux structures européennes et mondiales ? Comment l'intégration
européenne influence-t-elle le développement d'une politique
sociale commune et quelles sont ses implications pour la prise de décision
en Belgique ? Est-il souhaitable et possible de mettre au point des objectifs
communs de qualité de vie ?
4. Le problème du déficit démocratique en Europe
Une véritable démocratie est-elle possible à l'échelon
européen et la société civile peut-elle s'engager de
manière
efficace dans son développement ? Au niveau mondial, l'Union Européenne
interagit avec les OGI. La nature réelle de l'impact de ces organisations
sur la politique sociale intérieure est trop peu connue. Quelles sont
les conséquences de la mondialisation pour la souveraineté et
la prise de décision démocratique ?
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1. En Belgique le système démocratique a été longtemps caractérisé par la “pillarisation”. Mais ses mécanismes sont affaiblis par plusieurs développements récents. Les évolutions sociales et culturelles (une société multiethnique et multiculturelle, la différentiation du style de vie, l'individualisme, etc.) ont engendré une population beaucoup plus complexe, plus flexible et plus fragmentée. Quelles sont les caractéristiques et les conséquences de la "dépillarisation” ?
2. La dernière décennie a vu plusieurs initiatives visant à améliorer le fonctionnement des institutions publiques fédérales et les relations entre politique-institutions publiques-citoyens et entreprises. L'initiative récente la mieux connue est le projet "Copernic". Quelles leçons peut-on tirer de ces initiatives ? Quels sont les facteurs de succès ou d'échec des projets de modernisation de l'administration fédérale ? Quelle est la spécificité de l'autorité (fédérale) à ce sujet ? Quelles sont encore les différences entre administration publique et entreprise privée ? Quelles en sont les conséquences pour l'identité du personnel ?
3. L'autorité essaye de canaliser
la vie sociale à travers une
série de mesures et d'interventions. Une évaluation des résultats
concrets de ces mesures sur le terrain fait souvent défaut. Quels
instruments peut-on développer pour évaluer le degré d'efficacité des
mesures de l'autorité ?
La productivité des dépenses publiques nécessite de
nouvelles recherches. Est-il possible de quantifier les coûts et bénéfices
de mesures politiques? La recherche sur cette problématique peut être
générique (développement de méthodologies largement
applicables) ou sectorielle (étude des coûtes et bénéfices
de mesures politiques dans des domaines clairement délimités).
4. La qualité du service public ne se mesure pas uniquement sur base de critères objectifs. La perception et les attentes du public influencent le niveau de satisfaction et de confiance. Quel est le lien entre qualité des institutions publiques, satisfaction du public et confiance dans les pouvoirs publics ? Quel est le lien avec une prise de décision interactive?
5. Fonctionnement des services de médiation
Le fonctionnement des services de médiation dans les secteurs libéralisés
(per ex. telecom, électricité…) est un thème de
recherche qui devrait, en outre, inclure une comparaison avec le fonctionnement
de ces mêmes services dans d'autres pays européens.
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1. La politique judiciaire
globale et les relations entre les différents
niveaux de prise de décisions et de mise en œuvre.
Une cartographie des échelons de la prise de décision et des
relations que ces échelons entretiennent entre eux (y compris européen)
s'impose. L'organisation générale du système, dont l'organisation
territoriale, les différentes juridictions, les doubles organisations,
la gestion des ressources humaines, etc., doit être incluse dans la
problématique.
Une attention particulière sera accordée à la modernisation
du système, aux améliorations de la performance et à l'efficacité et
le rythme avec lesquels la modernisation s'organise.
2. Les réformes
du code de procédure criminelle intervenues
dans toute l'Europe au cours de ces dix dernières années témoignent
de l'augmentation rapide de la simplification et de la déformalisation
des procédures afin de garantir de meilleurs rapports coûts
- bénéfices.
Dans ce contexte, il faut s’interroger sur les modalités d’évaluation
du système et sur le choix des indicateurs à retenir à cette
fin. Ces indicateurs devraient nous renseigner correctement sur les résultats
et les effets des politiques publiques que l’on prétend mettre
en oeuvre dans l’appareil judiciaire ou à travers lui. Cette
recherche doit être interdisciplinaire et fera une distinction entre
le coût
de la criminalité et le coût de la justice. Les résultats
des recherches similaires menées à l’étranger
ont-ils pu contribuer à la définition des priorités
pour la prise de décision ?
3. Les approches macrosociologiques ou microsociologiques se sont penchées ces dernières décennies de façon prédominante sur le fonctionnement des institutions, sur les attitudes du public ou sur les évolutions du contexte sociopolitique dans lesquelles viennent prendre place de nouvelles formes de peine. Le terrain d’analyse que constitue l’évolution des comportements qualifiés de « délinquants » a quant à lui été largement désinvesti. Les acteurs de la justice ressentent comme une lacune le fait qu'ils ne disposent pas de schémas d'analyse ou de méthodologies d'évaluation leur permettant d'évaluer les évolutions perçues sur le terrain et d'y réagir de façon plus adéquate. En d’autres termes, la recherche proposée ici examinera la manière dont mutations sociales, dans leurs diverses composantes, permettent de comprendre les évolutions observables au niveau de certains comportements « délinquants », tel que la criminalité juvénile.
4. Pour que l'on puisse les appliquer de manière convaincante, ces politiques doivent être associées à l'Etat providence et à ses missions. De plus, ces dernières décennies ont vu une reconfiguration de la société en termes de changements de responsabilité. Le citoyen doit-il oui ou non - et dans quelle mesure - être responsable de sa propre sécurité, de quelle manière - et dans quelle mesure - la société civile doit-elle être associée au maintien de l'ordre et doit-elle contribuer à la prévention et à la sécurité ? Des concepts tels que le travail de quartier et la médiation pénale, la législation sur le blanchiment de l'argent (qui exige du secteur privé des actes de contrôle et d'information) soulignent les nombreuses interdépendances entre la société civile et le système judiciaire.
5. La problématique de la justice ne peut se résumer à la justice pénale. L'image et la légitimité de la justice sont également liées à l'exercice de la justice civile et administrative. Le fonctionnement de la justice civile en particulier, les rationalités dans son organisation et son exercice, les évolutions éventuellement antinomiques auxquelles elle est soumise (tantôt vers des formules donnant davantage de pouvoir d’action, tantôt vers des formules de droit négocié), la manière dont ces différents paramètres influencent le cas échéant l’image et la légitimité de l’institut judiciaire en général, sont des questions qui mériteraient des approfondissements.
6. L’âge et ses
expressions socioculturelles.
Deux questions sont pertinentes en la matière.
La première question s'adresse à la jeunesse. D'un point
de vue historique, elle a fait l'objet d'une législation distincte,
principalement axée sur la protection et l'éducation. Le
droit pénal
des mineurs est un exemple particulièrement significatif de l'interdépendance
entre d'une part, la politique de bien-être et la prise en charge,
et le droit pénal et les politiques répressives d'autre part.
Quelle est la place du droit de la jeunesse dans le continuum allant du bien-être
au maintien de l'ordre (et éventuellement la répression) ?
La seconde question concerne le vieillissement. Le vieillissement de la population
aura des répercussions sur l'organisation judiciaire et sur la manière
dont les comportements des différents groupes d'âge seront perçus.
Une comparaison avec d'autres pays européens est indiquée.
7. Le problème de la dangerosité est en passe de devenir le centre des politiques criminelles. Nous sommes confrontés à des questions portant sur le traitement à réserver aux dangereux agresseurs (sexuels). Il s’agit de savoir si des stratégies d'incapacité peuvent être autorisées - et dans quelle mesure – ainsi que l'impact que l'on peut leur attribuer. Toutefois le problème de la dangerosité ne concernera pas uniquement des dangereux criminels, mais s’étend également aux réseaux criminels, aux organisations criminelles, aux organisations terroristes et " l'ennemi".
8. Dans le contexte actuel, la criminalité est perçue davantage comme une violation de la loi que comme un préjudice qu'on porte à autrui. La position de la victime reste marginale dans le droit pénal actuel. La Belgique a pris récemment plusieurs initiatives dans ce domaine, mais une évaluation des effets de cette réglementation fait défaut. Plusieurs initiatives (formelles ou informelles) de justice réparatrice ou de médiation ont vu le jour, sur base de considérations socio-éthiques en vertu desquelles les coupables doivent avoir l'occasion de participer à la résolution des conséquences de leur délit. En Belgique, l'ancrage de la justice réparatrice et de la médiation laisse encore beaucoup à désirer. Une recherche sur la justice réparatrice et la médiation doit englober plusieurs éléments: la relation entre ces approches et la justice pénale "traditionnelle", l'application de cette modalité, les objectifs et méthodes, une comparaison avec d'autres pays, les facteurs d'inclusion, les effets (y compris la récidive) et une analyse coûts/bénéfices.
9. Le phénomène de la prostitution est influencé par son approche politique. Il est indiqué d'étudier dans quelle mesure la réglementation (juridique et autre) influence le phénomène, dans le cadre d'une étude comparative (juridique). Dans ce domaine de recherche, des liens transversaux doivent être établis avec d'autres thèmes du programme, tels que l'immigration (clandestine ou non), la criminalité et la problématique des rapports homme/femme.
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1. Développement économique et prospective: mise en exergue des marges de manœuvre pour mener une politique
industrielle et économique
axée sur l’innovation et la compétitivité.
Quels sont les avantages comparatifs de la Belgique relativement à d'autres
pays membres de l'UE ? Quelle position peut être adoptée pour
favoriser, dans une optique prospective, la croissance d’une économie
belge dynamique et créatrice d’emplois de qualité dans
le cadre de l’économie globalisée ?
Est-il possible d'obtenir une meilleure vue sur les secteurs potentiellement
capables de créer des emplois et d'accroître la productivité?
Dans ce contexte, l'interaction entre politique budgétaire et croissance économique
sera étudiée en tenant compte des effets de la politique budgétaire
sur la croissance économique, effets qui ne se limitent pas uniquement
aux mesures visant explicitement la stimulation de l'économie.
De plus, il est indiqué d'étudier comment les méthodologies
permettant d’établir des prévisions en matière
de croissance économique pour la Belgique peuvent être améliorées.
Cette étude devrait aboutir à des résultats utiles pour
des institutions telles que le Bureau fédéral du Plan ou la
Banque Nationale.
2. L’entreprise innovante : les entreprises doivent
s’ajuster
continuellement aux nouveaux développements technologiques, aux ajustements
des législations et des marchés, mais aussi à la composition
et au capital social de leur personnel, à leurs consommateurs…
Comment peut-on réaliser un processus d'innovation orienté sur
le marché au lieu d'un processus d'innovation orienté sur l'input.
Quel est le rôle de l'innovation dans des secteurs libéralisés
tels que les télécoms, l'énergie, la poste?
Une recherché permettant d’établir les relations pertinentes
entre l’organisation de l’entreprise d’une part et d’autres
thématiques de ce programme d’autre part (l’innovation
par exemple, ou la multiculturalité, les travailleurs âgés,
la question du genre, la criminalité, la qualité du travail…)
a sa place dans ce thème.
3. Multi level governance : examen des modes
de régulation et de développement
de l’économie dans un contexte marqué par la gouvernance à plusieurs
niveaux (international, européen, fédéral, fédéré,
local). Quelle méthodologie permettrait d'aboutir à un ensemble
réglementaire cohérent pour les différents niveaux de
pouvoir?
Impact de la construction européenne (traités, règlements,
normalisation …) sur la vitalité à long terme de l’économie
belge en termes d’investissements, de (dé)localisation - des
services en particulier - de répartition de la richesse… Mise
en évidence
des plus-values et des lacunes d’un tel système de gouvernance.
Une recherche concrète sur la problématique du "multi-level
governance" pourrait être axée sur le fonctionnement des
régulateurs des télécoms (IBPT) dans un contexte européen:
comment se présentent leur fonctionnement, leurs compétences
et leur positionnement dans la structure des états respectifs?
4. Modernisation
du contrôle
Les procédés de contrôle des entreprises doivent permettre
une politique prospective, tant au niveau des entreprises que des autorités.
Dans ce contexte, les zones de tension entre information du marché et
contrôle prudentiel d'une part et entre contrôle prudentiel et
politique de l'autre doivent être étudiées. Comment peut-on
développer une approche prospective en la matière?
Dans ce même contexte du contrôle, la problématique des
coûts pour et des impacts sur le monde des entreprises peut être
un thème de recherche.
5. Responsabilité sociale et gouvernance des entreprises: dans une
perspective où la responsabilité sociale des entreprises (RSE)
peut contribuer à l’objectif
stratégique fixé au Sommet de Lisbonne de 2000 1, des connaissances
sont nécessaires pour comprendre le lien entre performance économique
et RSE, la manière donc la RSE est mise en application, la problématique
de l’adoption de règles de RSE au niveau des PME, de la transparence
des outils pour concevoir, gérer et décrire les pratiques et
les politiques de RSE.
6. L’économie sociale et sa place dans l’économie: impact à long terme du développement de l’économie sociale en termes d’emplois – et de leur qualité – et de création de richesse et développement d’une vision prospective sur la place potentielle de ce secteur dans l’économie nationale, outils publics à mettre en place ou à renforcer dans cette optique ; coûts et avantages sociaux des projets d’économie sociale subsidiés et non subsidiés.
7. Le droit de la concurrence
Le réexamen du droit de la concurrence à la lumière
de l'évolution des structures du marché est également
un thème de recherche. Une approche transversale des autres thématiques
de ce volet pourrait englober une étude sur la manière dont
le droit de la concurrence peut/doit être adapté.
1. A savoir, faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde dans le cadre d’une croissance respectueuse de la qualité de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale
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1. Les nouvelles technologies ont bouleversé les interactions sociales traditionnelles, leur modèle, leur espace et leur circuit. Les technologies peuvent accroître la participation et l'émancipation, mais également mener à l'exclusion. Comment les technologies renforcent ou diminuent-elles les inégalités sociales et entre générations ? Comment renouvellent-elles les problèmes de sécurité d'existence ? Comment créent-elles de nouvelles formes de participation, de débat et de contestation ? Comment peuvent-elles améliorer les relations entre Etat et citoyen ? Dans quelle mesure les Points d’Accès Publics au sein des bâtiments publics ont-ils renforcés la participation du public à l’Internet?
2. Impact social des nouvelles technologies
La santé reproductive constitue un cas particulier de cette problématique
: une étude multidimensionnelle (microsociologie, santé publique,
juridique, etc.) de l’évolution des comportements face aux développement
des technologies biomédicales et aux nouvelles questions de société devrait être
développée.
3. Les nouvelles technologies, mais aussi les nouvelles politiques publiques, engendrent de nouvelles formes de criminalités (pensons notamment à la politique environnementale et le problème du contrôle des courants illégaux de déchets). La recherche qui fonderait l'élaboration d'une législation belge qui vise à s’y attaquer ne saurait ignorer la législation d'autres pays et les initiatives élaborées au niveau européen.
4. La prolifération des nouveaux médias et des espaces Internet a créé des réseaux de distribution et d'échange parallèles de la production scientifique, artistique et culturelle. Au même moment, la génétique et la biotechnologie ont fait apparaître de nouvelles relations entre la recherche privée et publique. Les nouveaux réseaux de communication et les nouveaux partenariats dans la recherche scientifique entraînent tous deux des transformations radicales de l'équilibre qui existait jadis entre le marché et l'état et entre les droits de propriété intellectuelle et les biens publics. La problématique des relations nouvelles entre autorités et secteur privé peut être étudiée à partir d’expériences étrangères de collaboration publique-privée appliquée au le domaine de la recherche et du développement. Quel type de recherche est le plus indiqué ? Quelle en est la meilleure forme d'organisation ? Comment faut-il traiter les droits de propriété dans une collaboration public-privé ?
5. Coûts et bénéfices
de la politique scientifique
La politique scientifique a un impact direct (marchés publics) et
indirect (introduction des résultats de recherche dans le fonctionnement
de l'entreprise) sur la vie des entreprises.
L'étude des coûts et bénéfices de la politique
scientifique s'impose et plus spécialement dans les secteurs utilisant
une partie importante du budget fédéral de la politique scientifique,
tels que ESA et Airbus.
6. Les nouvelles technologies de communication et
la mobilisation politique
Comment les nouvelles technologies de communication internationalisent-elles
les réseaux de pouvoir, les conflits sociaux et les mouvements protestataires?
Comment les institutions politiques classiques (autorités, partis,
groupes de pression…) se réorganisent-elles face à ces
développements ?
7. Les nouvelles technologies offrent des possibilités de combattre la pauvreté et d’améliorer la qualité de vie dans les pays en voie de développement. Un simple transfert des technologies ne suffit cependant pas. Il faut que les pays en voie de développement construisent leurs propres capacités d'évaluation, de développement ou d'adaptation aux besoins locaux de ces technologies en fonction de leur propre agenda. Comment se déroule la coopération Nord -Sud ? Les pays du Tiers Monde sont-ils de véritables partenaires dans les réseaux internationaux ou restent-ils subordonnés aux agendas de recherche des pays industrialisés ?
8. Internet
L’importance sociétale du phénomène "Internet"
justifie que la recherche en sciences humaines se dote d’une expertise
renforcée
dans ce domaine. Il s’agit de mettre en lumière l’impact
de l’Internet sur l’ensemble des activités humaines et,
en retour, de décoder les modes spécifiques et différentiés
d’appropriation et de modelage de l’Internet par ces différentes
activités.
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1. Pour comprendre les mécanismes urbains d'extension et de fragmentation, il convient d’examiner attentivement le développement urbain de l'ère post-moderne et les processus de production du post-fordisme. La société urbaine est composée de plusieurs groupes sociaux qui se diffèrent selon leurs styles de vie, leurs attentes concernant leur manière de vivre, leur lieu de résidence et leurs possibilités de participer à la vie économique. Y a-t-il certains types d'emploi qui correspondent mieux aux besoins et caractéristiques de la population urbaine ? Comment se développent les inégalités sociales par rapports aux inégalités spatiales : le chômage dans une région avec un taux d'activité élevé est-il différent du chômage dans une région ou le taux d'activité est plus modeste ? Les pauvres dans un environnement riche sont-ils différents de ceux dans un environnement pauvre ?
2. La politique publique a une influence voulue ou non sur la diversité spatiale de la société. Des recherches sont nécessaires sur la manière dont la politique publique peut influencer certains développements, notamment dans leur aspect spatial et ceci en coordination avec ou en opposition à d'autres acteurs (par ex. société civile, monde des entreprises). La priorité sera donnée aux recherches qui aident à mieux cerner la marge de manoeuvre des autorités ainsi que la relation entre les autorités et les autres acteurs dans des domaines liés au développement économique, la stimulation de l'emploi ou la lutte contre la pauvreté.
3. Coûts
et bénéfices des institutions internationales
Vu la présence en Belgique de sièges d'un grand nombre d'entreprises
et organismes internationaux, une étude sur les coûts et bénéfices
d’une telle présence sur notre territoire est indiquée.
La description devrait aussi fine que possible, permettant ainsi de disposer
non seulement de chiffres globaux, mais également d'une image des "gagnants" et "perdants" au
niveau local.
4. Les villes étaient les plaques tournantes du renouvellement culturel et politique. Le rayonnement des villes et les moyens de communications modernes ont engendré des réseaux virtuels. Dans quelle mesure la diversité territoriale (en tant qu'expression historique de développement) et l'existence de formes diverses de réseaux virtuels ou les significations diverses de la proximité spatiale, jouent-ils un rôle dans le développement d'idées politiques, de formes organisationnelles, d'interculturalité et de pratiques démocratiques ?
5. Diversité spatiale et vie quotidienne.
La société urbaine consiste et est composée de différents
groupes ayant des styles de vie et des attentes différentes. L'interaction
entre les préférences individuelles et/ou familiales en matière
de choix de résidence, d’emploi, d’école etc. et
le tissu spatial devrait être l’objet de recherche. L'environnement
individuel et familial doit être inclus dans la recherche.
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1. Le rôle du marché du travail comme créateur d'inclusion ou d'exclusion, ainsi que le rôle de l'économie informelle en tant qu'alternative au circuit formel, les autres mécanismes en dehors du marché du travail qui peuvent mener à l'exclusion des individus ou de groupes sociaux et qui renforcent ou, au contraire, diminuent l'impact du marché du travail. Le rôle de l'état dans la redistribution de la richesse et la diminution de l'inégalité sociale doit être inclus dans la recherche.
2. Le rôle du capital social et de la solidarité dans la prévention de l'exclusion sociale et dans le soutien aux individus et aux groupes sociaux/ethniques qui essayent de gravir l'échelle sociale et de s'intégrer à la société. Cette recherche doit tenir compte du vieillissement et de la composition multiethnique de la société.
3. Comment sont déterminés les trajets dans le cours de la vie des personnes confrontées à des périodes plus ou moins longues de pauvreté, les transitions de situations de travail précaires vers des situations moins précaires, du circuit " parallèle " vers le circuit régulier et vice versa ? L'inégalité et l'exclusion sociale ont-elles des répercussions sur la délinquance, la déviance et d'autres problèmes sociaux ?
4. D'un point de vue méthodologique, il convient de développer des instruments qui mesureraient la qualité de vie et les attentes des citoyens en matière de "bien-être". Ces instruments devraient aller plus loin que les mesures classiques basées sur l'espérance de vie, les indicateurs de la santé, les revenus etc.
5. Dans toute société, des stéréotypes se forment concernant des individus, des groupes, des peuples et de pays. Des recherches sont nécessaires pour comprendre l'influence de ces stéréotypes sur la prise de décision, sur les attitudes et les pratiques de discrimination et d'exclusion, sur la mesure dans laquelle les individus et les groupes concernés confirment ou ne confirment pas une propre identité ou se replient sur eux-mêmes. Les conséquences de ces images sur le fonctionnement individuel et collectif, sur la formation de groupes, sur les contributions à - ou les dangers pour - la cohésion sociale feront également l’objet d’analyses.
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1. Pratiques actuelles
de "mainstreaming" 2.
Analyse de l’inclusion d’une perspective d'égalité entre
hommes et femmes dans toutes les politiques et à tous les niveaux
; étude
sur les comportements des employeurs; question de la parité ; statut
homme/femme dans les systèmes de dénomination (fonctions et
enjeux du patronyme...).
2. Trajectoires dans l'emploi des hommes et des femmes. Des recherches sont nécessaires sur cerner: l’articulation formation/emploi et composition de la famille/du ménage ; l'équilibre travail et vie privée et son impact différentiel sur la sécurité matérielle des hommes et des femmes (par exemple le revenu, les droits à la retraite, les versements d'une pension alimentaire) ; la carrière et la position des femmes sur le marché du travail - genre et distribution des privilèges, du pouvoir et plafond de verre 3. L’identification des causes de ce phénomène, ainsi que des bonnes pratiques, est essentiel.
3. Violence au sein des couples.
Quel est le portrait de la violence conjugale en Belgique ? Quels sont les
traits et les répercussions de la violence familiale (notamment
pour les enfants) ? Une évaluation des politiques et des pratiques
de prévention
est nécessaire, ainsi qu’une étude sur la dimension
des pratiques sociales existantes en Belgique violant l’intégrité physique
et morale des femmes (en ce compris les pratiques au sein des populations
migrantes).
4. Nouvelles formes et nouvelles dynamiques de la vie familiale.
Quel est l'impact des nouvelles formes de famille sur la garde des enfants
et des parents âgés ? Quelles sont les implications des engagements
multiples en milieu de vie pour la santé et le salaire (y compris
les pensions) ? Il serait également utile d’étudier
les familles comme centre des relations entre générations,
ainsi que les conséquences de la dispersion géographique
des membres de la famille, la relation entre travail et vie familiale (y
compris le rôle
de l’employeur dans l’équilibre entre les deux mondes)
et de connaître les liens éventuels entre migration et mutation
des rapports familiaux.
5. La sortie du marché du travail et les
revenus des pensionnés.
La problématique de la sortie du marché du travail est à l'intersection
des attentes et capacités individuelles, qui mènent en général à une
sortie précoce, et des objectifs politiques d'augmenter le taux d'activité,
entre autres des personnes de plus de 50 ans. Des thèmes de recherche
dans le domaine sont : l'activité des pensionnés (travail rémunéré et
non rémunéré, travail bénévole, soins
aux membres de la familles infirmes, participation à la vie associative…)
et les revenus des pensionnés actuels et futurs (en tenant compte
de l'augmentation de l’espérance de vie, de l'érosion
du pouvoir d'achat des pensions, des revenus des deuxième et troisième
pilier des pensions).
6. Restructuration des dernières années
de vie.
Les points à explorer sont : le maintien de l'autonomie et le rôle
que les nouvelles technologies peuvent y jouer; la solidarité entre
et au sein des générations; la maltraitance des personnes âgées; la qualité de vie des personnes les plus âgées. Une
attention particulière devra être accordée aux différences
au sein de la population âgée et à ses conséquences
en terme de revenu, d’autonomie, de liens familiaux, de besoins en
aide institutionnalisée etc. A ce sujet, une plus grande connaissance
des pratiques familiales et des besoins des personnes âgées
d'origine étrangère
s'impose.
2. Définie en 1998 par le Conseil de l'Europe comme étant "la (ré)organisation, l'amélioration, le développement et l'évaluation des processus politiques, pour que la parité des genres soit incorporée dans toutes les politiques, à tous les niveaux et à tous les stades, par les acteurs concernés".
3. L’expression
"plafond de verre" a été définie
par l’Organisation internationale du Travail comme "les barrières
invisibles créées par des préjugés comportementaux
et organisationnels qui empêchent les femmes d’accéder aux
plus hautes responsabilités".
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1. La société multiculturelle
Les origines géographiques, sociales et politiques des migrants engendrent
une société plus hétérogène. Quelles sont
les cultures et les attentes des membres récents de la société belge
? Quels sont les principes et les caractéristiques d'une société multiculturelle
dans un système démocratique moderne ? La recherche devra également
prendre en compte le rôle des différentes religions dans la
construction d'une société multiculturelle.
2. Multiculturalité et égalité homme/femme.
Le principe de l'égalité entre hommes et femmes, telle qu'il
est vécu dans une société multiculturelle, engendre
des attentes et des pratiques différentes. Où se trouvent les
frontières
de la tolérance ? La recherche devra tenir compte de la diversité des
populations issues de l'immigration et étudier leurs cultures afin
de comprendre les attentes et les pratiques de la population par apport à ce
principe.
3. Nouvelles migrations.
Il est important de : connaître la composition des vagues de migration
et leur profil ; d’identifier et d’étudier les processus
de formation de la perception du pays d’immigration ; d’analyser
l’impact social et économique des migrations sur les pays dits " d'accueil " ainsi
que sur les pays d'origine; et de chercher à comprendre les raisons
et l'ampleur de l'immigration clandestine (y compris le rôle des intermédiaires
et des filières). Nous ne connaissons pas le mode de vie des clandestins
en Belgique ni les politiques nécessaires pour à la fois prévenir
ce type d’immigration et réussir l'intégration de ceux
qui se sont installés en Belgique.
4. Dynamiques d’intégration.
Etude des dynamiques d’intégration des migrants dans le pays
d’accueil
par rapport aux aspects suivants: présence sans et avec permis de
séjour; importance de la criminalité; rôle des institutions publiques
et d’autres organismes actifs sur le terrain; réseaux informels...
Quels sont les éléments au sein de la population migrante et
de la société belge qui contribuent à - ou rendent plus
difficile - une intégration réussie des nouveaux arrivés? Parallèlement, l’identification des stratégies adoptées
par les groupes de migrants pour se réintégrer, plus tard,
une fois de retour à leurs pays d’origine, est aussi nécessaire.
5.
Marché du travail et travailleurs d'origine étrangère.
Il est important de connaître les conséquences pour le marché du
travail de l'élargissement de l’UE, la position des travailleurs
d’origine étrangère face au travail au noir, le positionnement
des demandeurs d'asile et des illégaux sur le marché du travail,
le comportement des personnes d'origine étrangère sur " les " marchés
du travail (existe-t-il des carrières professionnelles combinant des
périodes dans le « marché parallèle » et dans
l'emploi formel ?), ainsi que les initiatives publiques et privées de " discrimination
positive".
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1. Tendances, structures du marché du travail : différences et similitudes avec les pays de l’UE ; poids de la flexibilité et de la déréglementation dans les évolutions ; frontière entre activité rémunéré et non rémunérée ; travail légal et travail au noir (par exemple, examen des titres-services et du nombre et de la qualité de l’emploi créé) ; pression fiscale sur le travail et conséquences pour l'emploi.
2. L’évaluation des politiques d’emplois : les politiques d’emplois doivent être examinées sous l’angle de leur efficacité (deadweight, substitution…) et des principes qu’elles appliquent. Ces politiques sont-elles neutres sous l’angle hommes/femmes, jeunes/moins jeunes, autochtones/allochtones et contribuent-elles à une intégration durable dans l’emploi des publics visés ?
3. Institutions du marché du travail, comportements des individus : quel est l’impact des allocations de chômage sur la société, ou comment évaluer le risque social de remise en cause de la légitimité du système d’assurance-chômage en Belgique ? Quelles sont les conditions de vie d’un chômeur ? Quelles sont les relations entre les institutions régulant le marché du travail (dispositifs légaux, concertation sociale…) et la protection sociale d’une part, et le niveau de chômage et les comportements des individus en matière d’offre de travail d’autre part ? Se pose ici également le problème des travailleurs pauvres et des politiques visant à rendre le travail payant.
4. Marché du travail et travailleurs de plus de
50 ans : la Belgique se caractérise par le taux d’emploi le
plus faible des pays de l’UE pour la tranche d’âge des
plus de 50 ans. Des connaissances sont nécessaires pour : examiner
la problématique de la fin de
carrière des travailleurs du secteur privé et public (naturelle
ou forcée – incapacité de travail ou licenciement) ;
les dispositions prises par ces travailleurs pour assurer un revenu de complément à la
pension, analyser la qualité du travail de cette catégorie,
son employabilité et la formation nécessaire pour la renforcer
; les dispositifs permettant de travailler au-delà de l’âge
de la pension légale et ceux permettant de sortir avant cette limite
; étudier les problèmes et les besoins des entreprises face
au vieillissement de la population active et les mesures prises par celles-ci
pour y remédier.
Les conséquences du vieillissement de la population sur la productivité de
l'économie belge doivent être étudiées. Comment
cette problématique se présente-t-elle? Comment réagissent
les entreprises et l'économie en général ? Comment réagissent
employeurs et employés ? Quel rôle les autorités pourraient-elles
jouer ?
5. Légitimité du système d'assurance-chômage
Au sein de l'assurance-chômage, l'ONEm fournit un certain nombre de services
(revenu de remplacement, adaptation du temps de travail, aide à la réinsertion).
Afin de mieux comprendre la légitimité du système, il
est important de développer des indicateurs de l'impact soco-économique
du système, d’étudier le point de vue des partenaires sociaux
(attentes, évolutions à prévoir, risques à craindre,
reformes proposées) et de réaliser une enquête d'opinion
sur la perception, les attentes et la confiance en ce qui concerne l'assurance-chômage.
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1. Une recherche longitudinale qui prend en compte tout le parcours de vie devrait permettre de voir comment les expositions d'ordre sociétal général (par exemple, les disparités dans les revenus) et les expositions spécifiques (à un groupe social, par exemple, les personnes âgées, les femmes) de la conception à la mort influencent les inégalités en matière de santé. Cette recherche devra examiner comment les risques en matière de santé sont structurés par le temps au niveau sociétal (changements socio-économiques) et personnel (par exemple, des périodes de stress intense au travail, des problèmes pour concilier travail et vie privée et des responsabilités de garde). L'identification des risques critiques pour des groupes sociaux particuliers pourrait jeter les bases d'interventions politiques ciblées en matière de santé. La recherche dans cette matière doit tenir compte de l'accessibilité de données fiables et pertinentes pour la prise de décision.
2. Les comportements influençant la santé, tels que l'exercice physique, l’alimentation, la consommation d'alcool et le tabagisme sont socialement modelés et contribuent à accentuer les différences sociales en matière de santé. Il est nécessaire de mener des recherches sur l'interaction des facteurs structurels et du comportement sanitaire de chacun ainsi que sur le meilleur moyen de développer une campagne de promotion de la santé efficace et adaptée au contexte belge. Des domaines particuliers peuvent être visés telle que le lien entre certaines habitudes de consommation ou de vie et l'incidence de différentes formes de cancer.
3. En Belgique, la consommation
des soins de santé est largement guidée
par la demande. On craint que ce type de consommation n'engendre une culture
de dépendance, une inefficacité des coûts (par exemple,
le shopping des soins de santé), une surconsommation et un manque
de souci pour les pratiques basées sur l'évidence de la part
des praticiens de la santé. Il est nécessaire d'effectuer des
recherches pour savoir si cette surconsommation est bien réelle et,
si oui, dans quelles conditions elle survient. La recherche concernera entre
autre le comportement de consommation, y compris la perception des symptômes
et le processus de prise de décision pour accéder à des
services, y compris les services sociaux, pour soi-même et les autres
(ces sujets nécessitent
des recherches supplémentaires aussi dans d'autres pays). On devra
analyser la problématique des préférences et des compétences
de patients en ce qui concerne la consommation médicale.
Ceci implique l'évaluation de toutes inégalités (en
fonction de l'âge, du groupe ethnique, du sexe, du lieu de résidence,
etc.) en matière de consommation, c'est-à-dire si la surconsommation
ou la sous-consommation sont socialement modelés. Une étude
devrait être
menée afin de voir si ces changements, comme une augmentation des
contributions, augmenteraient l'iniquité existante.
4. La division des tâches devient de plus en plus complexe. Dans certains cas, l'estompage des limites entre les professions (telles que les médecins et le personnel soignant) peut augmenter l'efficacité et la qualité des soins, par exemple pour répondre aux besoins de groupes exclus ou difficilement accessibles. Toutefois, les tentatives de restructuration du travail peuvent se heurter à des résistances de la part de groupes professionnels qui jugent leurs conditions de travail compromises. Les questions suivantes nécessitent des recherches : les nouveaux réseaux interprofessionnels, les formes de coopération interorganisationnelle (par exemple réseaux d'organisations et de fournisseurs de soins), la coopération entre professionnels et volontaires dans le domaine des soins extra muraux (par exemple de malades chroniques ou de personnes âgées) et l'accompagnement des patients dans la prise en charge de leurs propres soins.
5. A Lisbonne (mars 2000), l'Union européenne s'est engagée à créer davantage d’emplois de meilleure qualité. La santé et la sécurité sont des composants essentiels d'un emploi de qualité. La recherche doit analyser les risques nouveaux ou émergeants, spécialement ceux qui ont un rapport avec le milieu du travail en général (ergonomique, psychologique, social) : stress, violence au travail, maladies psychosociales, problèmes musculosquelettiques, mobbing etc.
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