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LETTRE OUVERTE

Pour une politique scientifique fédérale ambitieuse

BRUXELLES, 29/08/2024 - Qu’ont en commun les prévisions météorologiques du pays, les dinosaures de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et le réseau wifi de toutes les universités belges (i.e. eduroam, pour les connaisseurs) ? Ou encore les éoliennes de la mer du Nord, ou la restauration de l’Agneau mystique des frères Van Eyck ?

Cet ensemble de services rendus à la population et de richesses patrimoniales relèvent de la politique scientifique fédérale. Le SPP Politique scientifique (Belspo) est un pilier majeur de la recherche en Belgique et un véritable moteur de progrès et d’évolution de la société. Les dix « Établissements scientifiques fédéraux » (ESF) et Belnet, en collaboration avec leur administration centrale, encouragent et mènent une recherche de pointe et interdisciplinaire, tout en valorisant un patrimoine d’exception composé de plusieurs millions de pièces souvent uniques et reconnues dans le monde entier. Les musées fédéraux accueillent 1,5 million de visiteurs chaque année dont de nombreux enfants et jeunes. Ils apportent une grande valeur ajoutée en termes de valorisation des recherches STEAM chez les jeunes et, en tant que pôles culturels, ils augmentent l’attrait de l’ensemble du pays.

Le département produit aussi, de manière continue, des séries de données utiles pour savoir comment le climat évolue et impacterait notre pays, si l’homme est responsable de séismes, ou si des espèces animales ou végétales disparaissent ou au contraire, sont invasives. Données critiques à l’heure des fake news et de la difficulté de maintenir un débat sociétal nuancé.

Le budget 2024 du SPP Politique scientifique s’élève à 630 millions d’euros. Dans ce budget, plus de 250 millions sont attribués à l’Agence spatiale européenne. Ce mécanisme garantit un retour sur investissement dans le secteur aérospatial belge, composé de fleurons industriels, ou de nouvelles startups ambitieuses qui soustraitent, par exemple, la construction de certaines pièces techniques de la nouvelle fusée Ariane 6. Pour 1 € investi à l’ESA, 4,35 € reviennent dans l’industrie belge et financent indirectement plus de 3.500 emplois dans le secteur.

Ces atouts sont hautement valorisés par le savoir-faire exceptionnel de nos 2.300 collaborateurs, et nos nombreuses et efficaces collaborations avec les mondes universitaires, de l’éducation, de la recherche, de la culture et du spatial belge et international.

Si le département subit, depuis 15 ans, une diminution de 2% par an de son budget global, l’annonce d’une réduction drastique de son enveloppe n’est pas non plus une première. Peut-on cependant imaginer un pays sans institut météorologique, sans politique spatiale, sans archives, sans collection photographique du patrimoine national, sans bibliothèque nationale, sans musées au rayonnement international ? Cela nous semble impensable et absurde. L’économie annoncée au niveau fédéral impliquerait donc une réflexion fondamentale sur le financement de ces politiques publiques et institutions liées. Une réflexion qui mérite un débat public et éclairé sur les choix qui sont posés.

Les activités de la politique scientifique rayonnent et font rayonner la Belgique au niveau international. La recherche scientifique qu’elle finance et qui y est menée en est le principal vecteur. Celle-ci est internationale par essence et elle a besoin d’être représenté par une voix à poids égal avec de potentiels partenaires. À poids égal, cela signifie que le département joue un rôle d’interlocuteur privilégié qui transmet aux partenaires internationaux une position concertée représentant l’intérêt de tous les intervenants nationaux. La politique scientifique est aussi une voie diplomatique par excellence. Nous avons par ailleurs la chance en Belgique d’avoir un modèle unique où science et patrimoine se croisent au sein des mêmes institutions et s’enrichissent l’un l’autre.

L’expertise développée au fil des années est unique en Belgique et complémentaire à celle présente dans les universités et autres centres de recherche belges. Elle constitue la base des recherches menées au sein du département et de la valorisation d’un riche patrimoine fédéral.

Nous sommes bien entendu conscients des efforts budgétaires nécessaires à réaliser dans les années qui viennent pour une Belgique forte, compétitive et résiliente. Nous croyons fermement qu’une politique scientifique ambitieuse aide un pays à atteindre ces objectifs à travers une contribution significative à la croissance économique.

Belspo, tout comme les 10 ESF et Belnet, et leurs nouvelles directions motivées, sont déjà engagés dans un exercice de réforme et de modernisation que nous sommes prêts à intensifier, y compris à travers un débat sur les tâches essentielles et les tâches secondaires à rationaliser ou à céder à d’autres.

Les institutions qui constituent le département de la politique scientifique sont riches d’une histoire parfois séculaire. Elles ont été construites avec une certaine idée de la Belgique en tête. Si cette idée a évolué avec le temps, il nous semble cependant compliqué de tirer un trait sur le passé sans ouvrir un débat sur le futur que l’on souhaite construire.

Le Comité de direction

Contact presse :

Maxime Dechamps
+32 474 75 31 83
maxime.dechamps@belspo.be

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